jeudi 27 août 2009

Claudine n’ira pas à la Panthère noire

Certaines choses dans la vie ne sont juste pas dues pour arriver. Pour moi, aller à la Panthère noire fait partie de ces choses. La première fois que j’ai voulu aller à ce bar avec mes amis, nos noms devaient être sur une guests list pour y entrer. N’étant pas encore suffisamment jet-set nous avons vite trouvé un plan B, c’est-à-dire un autre bar où fêter. Un mois plus tard nous avons tenté l’expérience à nouveau. Cette fois, nous nous sommes rendus au bar mais n’y avons pas mis les pieds car nous avons eu un pépin technique. Faisant encore une fois face à notre destin tragique nous sommes repartis vers d’autres horizons. Finalement, deux mois plus tard, ne reculant devant rien, nous avons mis les bouchés doubles pour atteindre notre but. Tout s’est bien déroulé, ou presque. Cette fois le seul problème c’est que lorsque nous avons frôlé les planches de l’endroit mythique, nous nous sommes aperçus que les lieux étaient complètement vides. Le destin était une fois de plus contre nous. Comme on dit « on s’est viré sur un dix cenne » et on a « pris le taureau par les cornes » dans le but de trouver des compagnons aux « verres qu’on avait déjà dans le nez ». Poussez par le vent nous avons finalement atterrie, tels des parachutistes sans expérience (rien à voir avec Guillaume Lemay-Thivierge), dans le B-side.






En route vers ladite Panthère noire



Petites rectifications
Bon, qui dit changement de bar dit changement de crowd donc au final changement total de la soirée. Certains penseront que le B-side est un endroit ringard ou – en d’autres mots - beaucoup moins hispter que La panthère noire. À ce propos, j’ai deux choses à dire. La première étant : Tant mieux ! Moi peux –tu danser sans faire d’attitude s’il vous plait ? Merci ! D’ailleurs, c’est dans cet ordre d’idées que s’est déroulée la soirée. La deuxième chose que j’ai à dire est que je croyais aussi, jusqu’à tout récemment, que le B-side était un peu quétaine. Mais quand on se compare, on se console. Je vous mets au défi de passer une soirée dansante au Cha cha de Sainte-Thérèse, royaume du fashion don’t et des atroces succès pop, à ce moment et uniquement à ce moment vous pourrez juger du B-side. Ayant vécu les deux, je peux affirmer que le B-side n’est pas si mal. Mais attention, je n’insinue en rien que quétaine égale plate, détrompez-vous.

Les lieux
Donc, une fois notre parachute ramassé et nos outfits de parachutiste enlevés nous nous sommes vite fait un petit trou sur le plancher de danse. Techniquement, les lieux étaient remplis, même très remplis mais pour une raison que j’ignore, on avait la place nécessaire pour « se faire aller les garcettes ». Aucun accrochage, pas de fesse à fesse avec des inconnus ou encore de grands pieds de clown sur nos pauvres orteils. En fait ce bar est très grand et il est sur deux étages. On peut même profiter de la nuit sur la terrasse du deuxième étage. Malheureusement pour nous, ce soir là il faisait 500 degrés Celsius à l’étage. Nous nous sommes donc contentés de l’intérieur pour plus de confort, d’air climatisé et moins de sueur.

La musique
Le B-Side est un endroit où les plaisirs coupables sont maîtres des lieux.
Je dois aussi préciser que nous n’étions pas sortis depuis deux mois. Nous avions une colonie de fourmis rouges dans les jambes, dans les fesses et dans les bras. Sans compter qu’avant de quitter la maison de Dominique pour aller au centre-ville nous nous sommes gâtés en écoutant les plus grands hits de Bon Jovi. (Ce penchant pour le cock rock est tout à fait assumé) Bref, nous avions envie de danser. Le B-side s’est avéré être l’endroit idéal répondre à notre besoin.

La trame sonore des soirées de ce bar est colorée par des hits des années 80, 90 et 2000, le tout saupoudré de quelques hits motown qui ne meurent jamais. Ce mélange de saveur musical permet de voir des scènes ridiculement amusantes. Ici, je pense à Jérémie debout sur une table chambranlante en train de danser sur « Ain’t no montain high enough ». J’avoue ne pas avoir donné ma place non plus avec une chorégraphie de mon cru oscillant entre la danse des années 80 et la danse moderne, le tout sur « Faith » de George Mickeal. Je plaide coupable d’être victime de ces plaisirs coupables et j’en rajouterais en disait que même Claude Poirier y serait allé de quelques pas de danse dans ces lieux, ou du moins il aurait souri.



Une image vaut mille mots.


Tout en sueur sur la terrasse


Les gens
Étrangement, les lieux n’étaient pas bondés de gens qui semblent écouter de la musique kitsh. Peut-être que c’est vrai que l’habit ne fait pas le moine ou serais-ce que tout le monde a un petit parti prix secret pour « Like a virgin» ? C’est un peu comme le secret du caramel dans la Caramilk, personne ne sait vraiment la vérité. Quoi qu’il en soit c’est toujours agréable de faire de la danse moderne pour répondre à cette question.

Les lendemains de ces folles soirées sont toujours difficiles. Le coup de massue que j’ai eu dans le front pendant que je dormais, une boucle d’oreille en moins et mes hanches disloquées à force d’avoir trop dansé sont les résultats d’une soirée très concluante. Le B-side est l’endroit idéal pour : danser, oublier ses soucis, passer du temps entre amis et surtout ignorer de quoi on a l’air les mains dans les airs à sauter sur « Jump around ». S’il y a une chose que je peux prétendre avoir appris ces derniers temps, expérience du B-Side et du Cha cha comprises, c’est que le plaisir vient lorsque l’on s’assume. J’ai assumé mes plaisirs coupables et mes goûts douteux. Oui j’ai dansé sur « Ces soirée là» et oui, j’ai eu du plaisir. Maintenant, est-ce que ça fait de moi quelqu’un de ringard ? Je n’en ai aucune idée et je n’en ai définitivement rien à battre. ;-)





Fin de soirée + Fontaine avec de la mousse = Jérémie veut une photo



Plaisirs coupables :

- Trouver un dude V.I.P qui nous fait entrer sans faire la file d’attente;
- Pouvoir crier : C’EST MA TUNE ! Sans se faire juger;
- Danser, danser et danser encore;
- Passer devant une fontaine pleine de mousse à la fin de la soirée.

Pas de plaisir du tout :

- Je n’ai pas réussi à trouver les toilettes du premier étage;
- Il faisait 500 degrés Celsius sur la terrasse;
- Le dur choc des lumières de fin de soirée au restaurant de pizza en face.


vendredi 21 août 2009

Claudine et le Commando des bâtards

J’ai vu les films de Quentin Tarantino comme tout ancien étudiant en cinéma qui se respecte. J’apprécie son style et sa couleur mais je ne peux pas m’auto proclamer « plus grande fan de Tarantino sur terre ». Ceci dit, cela ne m’a pas empêché d’aller voir « The Inglorious Basterds » en projection spéciale à minuit, la journée de sa sortie. Cela ne m’a pas empêché non plus d’acheter les billets à l’avance et d’avoir attendu plus d’une heure en ligne afin d’avoir un bon siège. On peut considérer cet événement comme une déviance geek de ma part. Je l’assume totalement, même que j’ai aimé ça.



Mon billet ne sera pas un regard objectif sur le film, manque de connaissances cinématographiques, ce sera plutôt un témoignage de la part d’une des trois filles présente dans la salle ce soir là. En attendant en ligne je me suis vite aperçue que la testostérone régnait dans la place. C’était tout le contraire de la première de Sex in the city. Donc, après beaucoup d’anticipation, un moment d’attente en ligne, j’étais bien enfoncée dans mon siège, fin prête à voir ce que Tarantino lui-même affirme être sa « Master piece ».



En attendant en ligne avec Kimy et Pat la menace


Accents pour les nuls
Dès les premières minutes du film Tarantino nous pousse violemment dans l’atmosphère de son œuvre. Atmosphère épique teintée par une valse d’accents. Allemand, français, anglais américain, anglais britannique, italien, tout y est. Non seulement toutes ces langues y sont parlées mais leurs accents colorent également la version originale (l’anglais) du film. Ce grand bal des dialectes ajoute du réalisme au film et aux personnages mais je dois avouer avoir été étourdie par ce tour du monde linguistique. D’autant plus que Tarantino nous déclare une fois de plus son amour pour les longs dialogues. Ces derniers sont à mon avis, dans ce cas précis, pas toujours utile à l’action du film. En fait, le film m’a semblé être divisé ainsi : 20 minutes de dialogues, 5 minutes d’actions, 20 minutes de dialogue, 5 minutes d’actions et ainsi de suite. Peut-être était-ce que l’heure tardive et la fatigue nuisaient à la qualité de mon attention ou encore peut-être n’ai-je pas la capacité d’écouter un film attentivement pendant 2h40 mais le fait est qu’à la fin de chaque dialogue, j’avais hâte d’entendre un coup de feu pour me réveiller.

De délicieux acteurs
Par contre, Tarantino a su dénicher et diriger une magnifique brochette d’acteurs colorés et talentueux. Avant toute chose – moment full fille- je dois affirmer haut et fort que ma sensibilité féminine a été rassasiée par Diane Kruger dans le rôle d’une actrice allemande tout ce qui de plus glamour. Pour les personnages féminins, les lèvres rouges et les vêtements structurés faisant honneur aux courbes étaient en vedette. Même la cigarette devient un accessoire agréable à regarder dans de telles conditions.

Du côté des garçons, la virilité était à son comble. La prestation de Brad Pitt est tout à fait majestueuse. Nous sommes bien loin de Légende d’automne et de sa crinière blonde de jeune étalon naïf. Il emprunte des mimiques et un accent de brute américaine, ce qui ne l’empêche pas pour autant d’être sympathique (mais pas trop). J’ai aussi eu un coup de cœur pour Eli Roth jouant un jeune juif américain, bras droit du capitaine du commando des bâtards. Son arme de prédilection ? Un bâton de base-ball. Cœur sensible s’abstenir, plaisir coupable se délecter. Finalement, Christoph Waltz jouant le rôle du colonel SS Hans Landa vole littéralement la vedette. Il joue un vilain faussement sympathique et tout d’antipathique qu’on aime détester. Il cultive la haine d’une main de maître. Pour ceux qui verront le film, sans brûler de punch, je vous assure que vous voudrez vous graffigner le visage lors de la scène du restaurant avec Mélanie Laurent. Jamais un sourire n’aura été aussi fendant et des bruits de bouche aussi agressants.



Mélanie Laurent


Images et violence
Fidèle à son talent et à sa réputation, Tarantino a produit des plans grandioses (décors et costumes aidant beaucoup). Même si je m’y efforce, mes mots ne pourront pas rendre justice à la beauté de ses images. Seul vos yeux pourront leur rendre justice. Toujours fidèle à sa réputation, même si le film est coté 13 ans et plus, Quentin a réussi à me faire cacher les yeux lors de deux ou trois scènes. Je ne suis pas très sensible aux images de violence mais certaines étaient trop dégueulasses pour mon petit cœur. Petite nature n’aimant pas les longs dialogues, ce film n’est certainement pas pour vous, soyez en avertie.

Somme toute, j’ai beaucoup apprécié l’expérience « d’extermination de nazis ». Malgré ses petites lacunes, ce film peut être décrit ainsi : Des images rythmées par une musique utilisée intelligemment. Une histoire fictive qu’on aurait préféré à la réalité et des personnages hauts en couleur magnifiquement dirigés. Petit détail à ne pas négliger, lorsque viendra le temps de découvrir cette œuvre, assurez-vous d’être bien réveillé pour apprécier la projection.

Je me délecte :

- Des costumes ;
- Des paysages ;
- De la laideur d’Hitler (je ne savais pas qu’il avait fait de l’acné étant jeune) ;
- De l’histoire qui prend des tournants imprévus ;
- De la façon de présenter les bâtards (introduction des personnages).

Le cœur me lève :

- Tarantino étire la sauce de ses dialogues;
- Trop d’accents (je vais décidément le réécouter sous-titré);
- 2h40 c’est loooooooooooooooooong.

dimanche 16 août 2009

Claudine au Campagna

Élevée dans une famille où manger est un plaisir non négociable et où la deuxième assiette est chose du quotidien, il m’est difficile de nier le fait que je suis gourmande. Évidemment, une fois l’adolescence passée, les poignées d’amour se mettent à gonfler et les plaisirs de la table deviennent plus risqués. Malgré cette dure réalité, une fois de temps en temps, j’aime bien me retrouver avec mes amis autour d’une table bien garnie. Non seulement pour exciter mes papilles gustatives mais aussi pour prendre mon temps et parler pendant des heures.

Plus tôt cette semaine j’ai passé devant le restaurant Campagna avec deux de mes amis et chacun y est allé de son commentaire. « Regarde le nouveau resto ! C’est cute hein !? » « Hey, j’avais jamais remarqué cette bâtisse là avant. » « Faudrait y aller bientôt, me semble que ça fait longtemps qu’on s’est pas payé une bonne bouffe. » Finalement, l’occasion s’est présentée plus vite qu’on aurait pu le croire.

Ouvert depuis maintenant 3 mois, le Campagna est un bistro ayant pignon sur rue dans la ville de Sainte-Thérèse. Honnêtement, quand j’ai envie d’un bon repas je me tourne généralement vers ce que la métropole a à m’offrir. Sinon, je pense aux valeurs sûres de la ville de Saint-Jérôme. Pour moi, Sainte-Thérèse est une ville qui offre bien des divertissements mais pour ce qui est de la bouffe, ce n’est pas la première ville à laquelle je pense. Peut-être est-ce dû au 60 (chiffre approximatif) restaurants provenant de chaînes américaines ou canadiennes qu’elle abrite. Les bons petits restos originaux y sont si peu nombreux…






Le décor
D’abord, le bistro a un décor très moderne et accueillant. Les planchers, chaises et murs de bois apportent beaucoup de chaleur à l’endroit. Pour notre part, nous avons passé la soirée sur la grande terrasse couverte. Génial pour une chaude soirée du mois d’août ! On peut également y entendre de la musique d’ambiance délicatement choisie. Des airs de chansons françaises, de jazz des années 50 et des pièces instrumentales voyagent doucement de table en table.


Le service
Les verres d’eau ont été remplis et le menu et la carte des vins apportés dès les dix premières minutes de notre arrivée. Aussi, le propriétaire est vite venu pour prendre le pouls de notre table. Rarement pris au sérieux, je dois avouer qu’il est inaccoutumé qu’on accorde autant d’importance à une table remplie de jeunes adultes. Enfin des gens d’affaires qui ont compris. Jeunes adultes = argent à dépenser dans les restaurants. Autre point agréable à souligner, il n’y a pas eu de pression afin qu’on quitte notre table à l’heure de fermeture et techniquement on a peut être un peu poussé notre chance car on est parti à 23h30.


La bouffe
Le bistro offre un menu relativement varié. Une dizaine de plats principaux oscillant entre la pizza et la bavette de bœuf sont offerts. La cuisine n’a rien de nouveau ou de réinventé mais attention, la nourriture y est très bonne. Il n’y aura pas de mauvaise surprise. Pour ma part, j’ai dégusté l’entrée « Trio de crostini du marché », il s’agit de trois croûtons garnis d’un mélange de légumes et de fromage. Cette description vague vous semble peut-être très peu invitante mais j’avoue avoir dévoré avec appétit et surtout avec plaisir ce petit plat. Comme pièce de résistance, je me suis payé la traite. Un jarret d’agneau braisé, sauce aux tomates caramélisées accompagné d’une purée de pommes de terre à l’ail confit et des légumes du marché. D’abord la présentation de ce plat était tout aussi alléchante que son odeur. Je suis de la vieille école qui croit qu’on mange d’abord avec les yeux et j’avoue avoir été visuellement rassasiée. Aussi, la purée de pomme de terre n’est pas un accompagnement dont je raffole. J’imagine que c’est lié à trop de mauvais souvenirs de gardienne pourrie en cuisine. Je me suis donc surpris moi-même à aimé celle qui m’a été servie. Sans compter que la pièce de viande était tendre comme une paire de fesse. (Fallait bien que je fasse un lien avec Éric Lapointe dans un de mes billets) Finalement, il n’y avait ni trop de nourriture dans mon assiette, ni trop de sel et ni trop de gras. J’y repense en écrivant ces lignes et ça me donne encore l’eau à la bouche.




L'entrée "Trio de crostini du marché"


Le jarret d'agneau braisé


Je recommande ce restaurant à ceux qui veulent souligner une occasion spéciale ou se faire plaisir. J’avoue ne pas avoir un portefeuille me permettant d’aller manger là-bas aussi souvent que je le voudrais mais les prix sont quand même raisonnables. En amoureux, en famille ou entre amis, l’endroit est versatile, tout le monde y trouvera son compte. Pour les amateurs de cuisine italienne et française, le Campagna vaut la peine d’être essayé.

J’aime :

- La grande terrasse avec un toit;
- Le service sans fla-fla, il est simple et sympathique;
- Le rapport qualité prix;
- Pouvoir m’habiller chic sans clasher dans le décor.

J’aime moins :

- Manger tard sur la terrasse, quelques spécimens humains de passage dans la rue peuvent être dérangeant ou couper l’appétit.





Voilà des clients bien satisfaits


vendredi 14 août 2009

Claudine et le camping

La fille de l’Abitibi qui redoute ni le bois, ni les mouches (exception faite pour les papillons de nuits, bêtes féroces sorties de l’enfer), ni les animaux sauvages de la forêt boréale, a décidé, pour la troisième année consécutive, d’aller camper ! Au menu pour cette fin de semaine sauvage ? Baignade à la rivière (ruisseau serait plus approprié comme appellation), bière, souper fondue à la belle étoile, feu de joie, saucisses grillées et LA SAINTE PAIX !

Le camping Kalina, situé dans la Lanaudière profonde, est devenu un lieu de prédilection pour mes amis et moi. À chaque été nous y passons une fin de semaine à vivre tel des hommes des bois. Hommes des bois bien équipés, avec de la viande surgelée et des chaussures de sport mais hommes des bois quand même. Tel que mentionné sur l’exceptionnel site Internet du camping, nous fréquentons ces lieux pour avoir LA SAINTE PAIX !

Samedi
Au fil des années, j’ai compris que l’important en camping c’est d’éviter le stress et d’être détendu. C’est pour cette raison que dès notre arrivée, j’ai décidé de donner des ordres à mon amoureux. « Mets ça dans la glacière. Non pas comme ça, COMME ÇA. » « Enlève tes souliers avant d’entrer dans la tente. » « Va porter ça là-bas. » « Pat, aide-moi à faire ça là ! » Ca m’a tout l’air que des arbres, le soleil et une ambiance de vacances ce n’est pas suffisant pour me calmer les nerfs. Patrice à finalement trouver la solution pour calmer son bourreau, lui donner de la bière. Deux heures et demi plus tard, la tente montée, les sacs de couchage placés, mon impatience calmée et la première bière du week-end ouverte, nous étions prêts à vivre LA SAINTE PAIX !

En fait la journée s’est déroulée parfaitement, rien de très palpitant et tout d’ordinairement agréable. Nous avons donc passé l’après-midi à la rivière. C’est-à-dire en costume de bain avec de l’eau aux genoux et une canette de Guinness à la main. (En camping l’orgueil est un sentiment inutile) Nous sommes revenus au campement en fin de journée pour faire tout ce qu’on fait le soir en camping. Installée près du feu avec des gens que j’aime énormément, la trame sonore de « Into the wild » d’Eddie Vedder dans les oreilles, j’étais très proche de ma définition du bonheur. Il faut mentionner que j’attendais d’écouter ce c.d. en faisant du camping depuis le mois de février.



Est-ce que j'ai déjà dit qu'en camping l'orgueil est un sentiment inutile ?


Dimanche


Dimanche matin, couchée dans ma tente et collée par l’humidité dans mon sac de couchage, j’ai ouvert les yeux et les oreilles très tôt pour m’apercevoir qu’il pleuvait. Une petite averse pour rafraîchir la matinée ? Pas du tout.

Aussitôt un sandwich au salami et un café qui goûtait l’eau de vaisselle ingurgités en lieu et place de déjeuner, la course au rapatriement du matériel a commencé. En pyjama et en imperméable du magasin 1 dollar, avec l’aide de l’amoureux, j’ai ramassé tous nos effectifs et tassé le tout sous une bâche suspendue qui nous servait d’abris contre la pluie. Comme notre terrain de camping n’était pas accessible en voiture, nous devions attendre le préposé pour qu’il vienne nous chercher, nous et notre matériel dans le but de quitter ce bout de paradis devenu le sommet de dente. Heureusement, aucune grand-mère ne nous accompagnait.

Les prix de consolation pour ce matin digne du tournage de Don Quichotte avec Johnny Depp ? D’abord, nous avions une excuse pour boire nos premières bières dès 10h du matin alors que nous attendions Monsieur camping Kalina et son Kubauto. Il faut aussi dire que personne n’était stressé et que tout le monde à su rire de la situation. C’était somme toute assez agréable. Ensuite, deuxième prix de consolation, sur le chemin du retour manger au fameux Safari Burger ! Le Safari Burger est un casse-croûte tout ce qu’il y a de plus normal (poutine, hamburger et hot-dog) mais le décor est tout ce qu’il y a de plus safari ! Girafes, panthères, singes, lianes, palmiers, éléphants, tout y est. Et que dire du personnel. Une équipe, sans doute provenant de la même famille, dirigée par un homme tout droit sortie d’une ligne de bowling ou d’un club de danse sociale avec ses blagues à 5¢ et son hairdo qui tient beaucoup trop en place. Nous autres, notre odeur de boucane et notre linge mouillé, on s’est régalé dans ce décor des plus quétaine et surtout on a apprécié.

Que dire de plus ? Le camping c’est génial, surtout quand ca se termine au Safari Burger !



Sourire aux oreilles et bière à la main, le moral des troupes était très fort malgré la pluie !

Les garçons au Safari Burger qui apprécient leur repas.

dimanche 9 août 2009

Claudine et les Francofolies

Les Francofolies, un festival dont j’ai toujours entendu parler mais auquel je n’ai jamais vraiment prêté attention. À 23 ans, il était tant que j’arrête de niaiser et que je m’y mette un peu. Cet été, après avoir testé et redécouvert le Festival de Jazz, j’ai décidé d’en faire autant avec les Francos. Il faut comprendre que dans la dernière année, en fait depuis que mon radio de char ne me permet pas d’écouter de c.d. en hiver, je suis devenu une fan finie de CISM et de fil en aiguille j’ai découvert beaucoup de groupes émergents francophones. Les Francos se sont donc révélées être une véritable mine d’or et de plaisirs.

Les préliminaires ont commencé avec un spectacle de Keith Kouna, ancien chanteur des défunts et tristement regrettés " Goules ". Afin de bien comprendre de quoi on parle ici, la simple définition du mot " goule " nous plonge, en quelque sorte, dans leur univers unique et fantastique. Les goules, selon notre ami Wikipédia, " changent de forme, prenant le plus souvent l'apparence d'une hyène ou celui d'une femme, mais elles sont reconnaissables à leurs pieds fourchus, seul élément constant de leur apparence. La goule affectionne les cimetières où elle déterre les cadavres pour s'en nourrir. La goule hante aussi le désert sous les traits d'une jeune femme et elle dévore les voyageurs qui succombent à ses appels. " Je disait donc que, Monsieur Kouna fait maintenant carrière en solo et nous gâte avec sa poésie qui est, selon lui, principalement influencé par la maladie mentale.

Kouna et la maladie mentale
Dès le début du spectacle, Kouna nous prend par la main et nous transporte dans son monde avec un monologue. Il nous parle des sentiments qu’il ressent alors qu’il est pris dans le trafic. Il danse, joue et jongle avec les mots, les rimes, les images mentales et les synonymes. Pour faire une comparaison toute simple, Keith Kouna est pour moi une version de Richard Desjardins sur l’acide.

Kouna était entouré de ses musiciens, le Kouna band. À sa gauche un claviériste particulièrement intense et à sa droite un guitariste froid, tout de noir vêtu qui regardait la foule avec un regard perçant. À l’arrière, un bassiste qui… jouait de la basse et un batteur aux cheveux long qui rockait les tambours le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Les rythmes étaient parfois clownesques et saccadés (Haut), parfois digne d’une émission jeunesse de super héros des années 80 (La joyeuse) mais toujours soutenus par la voix nasillarde de Kouna et sa poésie follement intelligente. Pendant une heure, ces joyeux lurons ont livré une prestation délicieusement disjonctée.

Band de pas d’casque
Après ce premier spectacle, je frétillais d’envie d’aller plus loin dans ma recherche de plaisir musical. Le plat principal m’attendait. Composé de Avec pas d’casque et de Band de Garage, cette assiette d’hommes barbus a eu un goût particulier et surtout bien dosé. Tel un bretzel enrobé de chocolat, ce spectacle sucré salé m’a hypnotisé par sa douceur et m’a fait bouger avec son rock et son drum pesant.

C’est Avec pas d’casque qui m’a ouvert l’appétit. Trois gars, une guitare, un lap-steel (SURTOUT le lap-steel) et un drum pour mon plus grand bonheur. J’avais l’impression d’être en tête-à-tête avec le groupe. Leur prose est particulière, douce mais particulière. Les chansons du deuxième album sont bâties comme une courtepointe. Ils collent des phrases très imagées et en font une œuvre qui pèse sur le cœur (La pire journée au monde), rassure les pensées hyperactives (Pauline) ou nous fait craquer un sourire (L’amour passe à travers le linge). Enveloppée par l’attitude zen et reposée du groupe, l’expérience était relaxante et énergisante à la fois. Les spas finlandais oubliez ça, allez voir Avec pas d’casque si vous voulez décrocher !

Band de Garage est ensuite venu sur scène. J’étais, à la base, un peu réticente à les voir en show. L’écoute de leur deuxième album a pour moi été un peu difficile. En fait, je devais simplement les voir en spectacle pour apprécier leur travail. Band de garage nous a garocher (et garocher est le mot juste) leur rock pesant comme une tonne de briques. J’accorde une mention spéciale au batteur pour les expressions faciales (grimaces et sourires trop plein de dents) qu’il prend en jouant. Ce duo est un mélange de lourdeur et de légèreté. Percussions lourdes, voix douce et lyrique, envolées musicales déchaînées, ils ont un son bien équilibré.

Finalement, la cerise sur le gâteau, Avec pas d’casque et Band de garage ont unis leur talent pour devenir Band de pas d’casque. Le rock de Band de Garage modifié par la sauce aigre-douce de Pas d’casque et la douceur de Pas d’casque pimenté par le poivre de Band de garage. Un combo d’enfer. Entendre et voir Stéphane Lafleur, le chanteur d’Avec pas d’casque, qui gueule : J’donne des pognées de main molles, priceless. Pendant cette partie, les fans des deux groupes étaient réunis dans une même foule et le concept de " tête d’affiche " était complètement effacé. C’était de toute beauté.

Ces derniers jours de brochettes musicales goûteuses ont été suffisants pour me donner la folle envie de participer prochainement au FME (Festival de musique émergente) mais aussi d’attendre impatiemment les Francos 2010 ! Mon seul regret et de n’avoir vu que deux spectacles. L’année prochaine, j’me gâte !
 
Ce que j’ai aimé :
- Pendant Avec pas d’casque, la salle était totalement silencieuse et respectueuse des artistes;
- Être au devant de la scène sans contact humain provenant d’inconnus;
- Le spectacle de Kouna était en plein air et gratuit;
- Partager ces moments avec des gens qui apprécient autant que moi le moment et la musique.

Ce que j’ai moins aimé :
- Le dude qui riait trop fort quand Stéphane Lafleur faisait des blagues;
- La dudette qui criait : Keith Kouna J’taime !;
- Avoir manqué Chinatown (qui jouait à 23h un jeudi) et Dany Placard (qui jouait à 16h15 un vendredi).


Un petit arrêt sous le soleil de fin de journée en attendant le show de Keith Kouna.


Keith Kouna et une partie du Kouna band à l'oeuvre.


N'ayant pas de permission spéciale pour prendre des photos pendant le spectacle de Band de pas d'casque, une photo de moi avec mon billet. Triste consolation.

mardi 4 août 2009

Claudine et la chasse aux trésors

Je connais une thérapie qui éloigne le ciel gris et qui ramène le soleil. Et si ça va déjà bien dans ta vie, ça donne une double dose de vitamine T. J’ai nommé : le Thrifting Therapy ! C’est simple, tu dresse un itinéraire détaillé de ta journée. Tu dois repérer les sous-sols d’églises, Villages des valeurs, Armées du salut - et j’en passe - de ton quartier afin de savoir où tu passeras ta journée. Une fois l’itinéraire établie tu dois t’équiper de moussaillons. La chasse aux trésors peut se faire en solitaire mais c’est toujours agréable d'être avec un acolyte pour fouiller des racks surpeuplés de camisoles corona bedaine et de chemises en fortrelle à motifs qui rappellent des vieux rideaux de tente roulotte. L’équipier de ton choix pourra partager avec toi certaines visions d’horreur si facilement accessibles dans ce genre d’endroit.

Armée d’une carte au trésor détaillée, d’un équipage expérimenté (ça maximise les recherches), de patience et de motivation j’ai testé pour vous : l’Armée du salut (Plaza St-Hubert), Fripe- Prix (Plaza St-Hubert) et le Marché aux puces de Saint-Eustache.

D’abord, je me fais un devoir de préciser que ce genre d’endroit pu. Il s’agit d’un mélange entre les boules à mites, la cigarette, l’humidité et l’assouplisseur. Après 20 minutes de nausées et d’étourdissements on finit par ne plus sentir cette odeur. Attention, possibilité de fous rire sans raison apparente et d’hallucinations.

Techniquement parlant, à part la grandeur du magasin, il n’y a pas de différence entre l’Armée du salut, la Fripe-Prix et le Village des valeurs. Le principe est le même partout et les chances de trouver le morceau qui fera partie de mon prochain outfit sont pratiquement les mêmes. Tout est une question de hasard et de talent. J’entends déjà des enfants dire : Claudine, le hasard on comprend, mais pourquoi serais-ce une question de taaaaleeeennnnnttttttt ?
( Demande spéciale de la rédaction : prononcez ici le mot " talent " de la même façon qu’on criait " Mama-an-an " quand on était petit, merci)

Leçon de thrifting
Je vous explique. En tout premier lieu, il faut savoir que la pratique répétée de ce sport est essentielle avant d’atteindre les ligues majeures. Plus tu pratiques, meilleur tu performes. (Flash-Back d’un coach de basket de mon enfance, ben oui j’ai déjà joué au basket, ok là, sort des parenthèses et focus sur le post. FOCUS !)…(Bon) L’idée de base du thrifting est de trouver un (ou des) petit trésor parmi des mers de choses affreuses. Donc, pour maximiser les découvertes, il faut savoir visualiser ledit morceau de linge avec d’autres pièces de ta garde-robe. La visualisation et la créativité sont des éléments très importants qui se développent avec la pratique. Encore une fois : Plus tu pratiques, meilleur tu performes.

Aussi, il faut utiliser la technique que je nomme affectueusement " l’acharnée ". Cette technique m’a été enseignée par la Madame Miagi du thrifting et j’ai nommé la ceinture noire des sous-sols d’églises ; Stéphanie Godard. La méthode consiste à regarder religieusement chacun des morceaux du rack. C’est facile mais il faut être rigoureux. Du plus petit au plus grand, les beaux comme les laids, aucun morceau ne devra être négligé. Se fier aux bouts de tissus qui dépassent est inutile. Quand on fait du thrifting les apparences sont souvent trompeuses.

Le Marché aux puces
Pour moi le marché aux puces c’est un monde parallèle au notre. On y retrouve tout ce qui est impossible à trouver en temps normal. Ici, je pense au chien qui n’a pas de poil, aux péruviens qui font des hits de Céline Dion à la flûte de pan, à la vieille dame qui traîne ses chiens dans une poussette rose à paillettes, à la panoplie de personnages de Disney en plywood fait à la main et au million de racks de fausses sacoches. Ajoutez à cela des gens normaux, des odeurs de hot-dog, de poubelle et de sueur, le tout enveloppé de rythmes country, principalement ceux de Johnny Cash. Pour être franche, à chaque fois que je vais au Marché aux puces j’ai l’impression d’être dans une fête foraine digne des Gilmore Girl, le sexy propriétaire du café en moins. C’est beau la vie.

Note de la rédaction : C’est également dans ces lieux que j’ai renoué avec l’expression " FRK ". Une tendre expression qui veut simplement dire " Fashion Roadkill ". Trêve de jugement, ces gens ajoutent au folklore et mettent de la couleur dans le marché.

Maintenant, la technique de fouille du marché aux puces diffère un peu de celle des magasins de vêtements usagés. Les marchés aux puces offrent d’autres types de trouvailles. En plus des vêtements, on peut y dénicher plusieurs types d’accessoires. Lors de la recherche, il faut visiter chacun des corridors de produits de seconde main sur le site extérieur. Monsieur et madame tout le monde ont beaucoup de trésors à offrir. Mais attention, il faut demander les prix. Certains n'ont pas compris le principe de la vente de garage et vendent leurs biens un peu trop cher. Aussi, il faut s’hydrater pendant l’activité et il ne faut pas négliger la crème solaire, dans ces lieux le soleil est ton pire ennemie.

Ce que j’ai aimé :

- Tout le monde y a trouvé son compte. T-shirt, camisole, jupe et plus encore, ont fait partie du butin collectif;
- Trouver des accessoires de décoration pour une bouché de pain;
- La satisfaction de payer 2 $ pour un chandail;
- Passer du bon temps avec mes amies. J’ajoute 3 points bonus pour le marché aux puces car c’est en plein air, sur un terrain asphalté, mais en plein air quand même.

Ce qui m’a fais grincer des dents :

- Dans les friperies, les racks de vêtements sont très tassés. Il faut donc les arpenter de gauche à droite afin de voir tous les morceaux (technique de l’acharnée). Mon message est le suivant : De grâce, ne commencez pas votre recherche à côté de quelqu’un qui a déjà entamé les fouilles dans un même rack. Vous aller être dans ses jambes;
- Certains commentaires et regards de vendeurs de machins aux marchés aux puces. Garde toi une petite gêne el gros.

Finalement, peut importe le lieu choisi pour le thrifting therapy l’important c'est d’être motiver et d’avoir beaucoup de temps devant soit, question ne pas bâcler les recherches. Ce type de pratique n’est pas accessible à tous les genres de magasineur. Si tu es du genre à acheter le linge " parce que c’est beau sur le mannequin " et que magasiner au Winners est ton pire cauchemar, abandonne tout de suite cette idée. Si, au contraire, l’idée de fouiller dans un vieux grenier ne te fait pas peur, cette activité est pour toi. Aussi, il est important de savoir que la pêche n’est pas fructueuse à chaque fois. Triste certes mais il suffit de se dire que la prochaine fois sera meilleure.

Et toi futur champion de thrifting, n’oublie pas ces sages paroles : Plus tu pratique, meilleur tu performes !

Dominique qui pratique la technique de l'acharnée.



Quelques accessoires trouvés au Marché aux puces.

Voici mes acolytes en route vers les friperies de la Plaza Saint-Hubert.