vendredi 21 août 2009

Claudine et le Commando des bâtards

J’ai vu les films de Quentin Tarantino comme tout ancien étudiant en cinéma qui se respecte. J’apprécie son style et sa couleur mais je ne peux pas m’auto proclamer « plus grande fan de Tarantino sur terre ». Ceci dit, cela ne m’a pas empêché d’aller voir « The Inglorious Basterds » en projection spéciale à minuit, la journée de sa sortie. Cela ne m’a pas empêché non plus d’acheter les billets à l’avance et d’avoir attendu plus d’une heure en ligne afin d’avoir un bon siège. On peut considérer cet événement comme une déviance geek de ma part. Je l’assume totalement, même que j’ai aimé ça.



Mon billet ne sera pas un regard objectif sur le film, manque de connaissances cinématographiques, ce sera plutôt un témoignage de la part d’une des trois filles présente dans la salle ce soir là. En attendant en ligne je me suis vite aperçue que la testostérone régnait dans la place. C’était tout le contraire de la première de Sex in the city. Donc, après beaucoup d’anticipation, un moment d’attente en ligne, j’étais bien enfoncée dans mon siège, fin prête à voir ce que Tarantino lui-même affirme être sa « Master piece ».



En attendant en ligne avec Kimy et Pat la menace


Accents pour les nuls
Dès les premières minutes du film Tarantino nous pousse violemment dans l’atmosphère de son œuvre. Atmosphère épique teintée par une valse d’accents. Allemand, français, anglais américain, anglais britannique, italien, tout y est. Non seulement toutes ces langues y sont parlées mais leurs accents colorent également la version originale (l’anglais) du film. Ce grand bal des dialectes ajoute du réalisme au film et aux personnages mais je dois avouer avoir été étourdie par ce tour du monde linguistique. D’autant plus que Tarantino nous déclare une fois de plus son amour pour les longs dialogues. Ces derniers sont à mon avis, dans ce cas précis, pas toujours utile à l’action du film. En fait, le film m’a semblé être divisé ainsi : 20 minutes de dialogues, 5 minutes d’actions, 20 minutes de dialogue, 5 minutes d’actions et ainsi de suite. Peut-être était-ce que l’heure tardive et la fatigue nuisaient à la qualité de mon attention ou encore peut-être n’ai-je pas la capacité d’écouter un film attentivement pendant 2h40 mais le fait est qu’à la fin de chaque dialogue, j’avais hâte d’entendre un coup de feu pour me réveiller.

De délicieux acteurs
Par contre, Tarantino a su dénicher et diriger une magnifique brochette d’acteurs colorés et talentueux. Avant toute chose – moment full fille- je dois affirmer haut et fort que ma sensibilité féminine a été rassasiée par Diane Kruger dans le rôle d’une actrice allemande tout ce qui de plus glamour. Pour les personnages féminins, les lèvres rouges et les vêtements structurés faisant honneur aux courbes étaient en vedette. Même la cigarette devient un accessoire agréable à regarder dans de telles conditions.

Du côté des garçons, la virilité était à son comble. La prestation de Brad Pitt est tout à fait majestueuse. Nous sommes bien loin de Légende d’automne et de sa crinière blonde de jeune étalon naïf. Il emprunte des mimiques et un accent de brute américaine, ce qui ne l’empêche pas pour autant d’être sympathique (mais pas trop). J’ai aussi eu un coup de cœur pour Eli Roth jouant un jeune juif américain, bras droit du capitaine du commando des bâtards. Son arme de prédilection ? Un bâton de base-ball. Cœur sensible s’abstenir, plaisir coupable se délecter. Finalement, Christoph Waltz jouant le rôle du colonel SS Hans Landa vole littéralement la vedette. Il joue un vilain faussement sympathique et tout d’antipathique qu’on aime détester. Il cultive la haine d’une main de maître. Pour ceux qui verront le film, sans brûler de punch, je vous assure que vous voudrez vous graffigner le visage lors de la scène du restaurant avec Mélanie Laurent. Jamais un sourire n’aura été aussi fendant et des bruits de bouche aussi agressants.



Mélanie Laurent


Images et violence
Fidèle à son talent et à sa réputation, Tarantino a produit des plans grandioses (décors et costumes aidant beaucoup). Même si je m’y efforce, mes mots ne pourront pas rendre justice à la beauté de ses images. Seul vos yeux pourront leur rendre justice. Toujours fidèle à sa réputation, même si le film est coté 13 ans et plus, Quentin a réussi à me faire cacher les yeux lors de deux ou trois scènes. Je ne suis pas très sensible aux images de violence mais certaines étaient trop dégueulasses pour mon petit cœur. Petite nature n’aimant pas les longs dialogues, ce film n’est certainement pas pour vous, soyez en avertie.

Somme toute, j’ai beaucoup apprécié l’expérience « d’extermination de nazis ». Malgré ses petites lacunes, ce film peut être décrit ainsi : Des images rythmées par une musique utilisée intelligemment. Une histoire fictive qu’on aurait préféré à la réalité et des personnages hauts en couleur magnifiquement dirigés. Petit détail à ne pas négliger, lorsque viendra le temps de découvrir cette œuvre, assurez-vous d’être bien réveillé pour apprécier la projection.

Je me délecte :

- Des costumes ;
- Des paysages ;
- De la laideur d’Hitler (je ne savais pas qu’il avait fait de l’acné étant jeune) ;
- De l’histoire qui prend des tournants imprévus ;
- De la façon de présenter les bâtards (introduction des personnages).

Le cœur me lève :

- Tarantino étire la sauce de ses dialogues;
- Trop d’accents (je vais décidément le réécouter sous-titré);
- 2h40 c’est loooooooooooooooooong.

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