lundi 6 juillet 2009

Claudine au Festival de Jazz de Montréal

Le Festival de Jazz de Montréal est un festival mythique, un événement grandiose qui attire depuis maintenant 30 ans plusieurs artistes de renom. Il s’agit d’un événement qui est partie prenante du moteur économique de l’industrie touristique montréalaise. C’est bien beau tout ça, mais pour moi, le festival de jazz n’a rien de féérique. Des centaines de milliers de personnes qui marchent lentement dans les rues fermées, des vendeurs de hot-dog et de crème-glacée, des kiosques de bières avec des files d’attente qui n’en finissent pas et parfois, si on a de la chance, des spectacles. Malgré cette vision des choses, j’ai décidé d’affronter mes peurs et d’y retourner, et ce, deux fois plutôt qu’une. En fait, cette expérience s’est révélée être un combat ultime : Stevie Wonder VS Patrick Watson.

Round 1 : Stevie Wonder

Le mardi 30 juin, le grand, l’ultime et le populaire Stevie donnait un spectacle pour le festival. Sous la demande accablante de mon amie Dominique, je n’ai eu d’autre choix que de céder à la pression et d’accepter la mission d’aller voir M. Wonder. Le choix était simple, écouter Dom chanter : I JUST CALL TO SAYYYYYYYY, I LOOOOOOOVE YOU ou entendre la chanson live, avec les vraies paroles. Hum, laissez- moi réfléchir deux secondes...

C’est en arrivant sur la rue Sainte-Catherine que j’ai tout compris. Deux millions de personnes ont eu la même idée que nous et un million d’entre elles ont eu la brillante idée d’arriver tôt. Pas nous. Aussi, pour aider à apprécier notre soirée, Dame nature a décidé de se mettre de la partie en nous envoyant de la pluie. C’est à cet instant que le parapluie (le seul que nous avions) s’est cassé en deux. La tige de métal dans une main et le bout de toile dans l’autre, c’est en criant " Tonight we dine in hell ! " que nous sommes partis au front avec pour unique but d’apercevoir ne serais-ce qu’un minuscule bout de la scène où Stevie donnait son concert.

Malgré nos âmes de guerriers spartiates et nos bonnes intentions nous nous sommes vite rendus compte que ce n’était pas l’armée du roi Léonidas que nous devions affronter mais bien un débarquement de Normandie en pleine saignée. Difficile le combat, difficile ! Impossible de trouver un trou pour se faufiler jusqu’au devant de la scène, que dis-je, impossible de se faufiler pour trouver la rue qui mène à la scène. À défaut d’avoir un drapeau blanc pour déclarer forfait, tels des adolescents à la Saint-Jean, les copains ont été chercher de la bière et nous avons écouté le concert de très loin, assis sur un trottoir.





Ai-je besoin d'ajouter une description ?





Voici la vue que nous avions. Même pas un peu proche de la scène.




Round 2 : Patrick Watson

Ne reculant devant rien, presque une semaine après l’aventure de Stevie Wonder, j’ai décidé de répéter l’expérience pour aller voir Patrick Watson.

Le niveau de difficulté pour se rendre près de la scène semblait beaucoup moins élevé comparativement à la dernière fois. En fait, nous avons touché à notre but du bout des doigts dans les 20 premières minutes de notre arrivée. Pourquoi dis-je touché du bout des doigts ? Parce que dans une envie soudaine de briser des lois et n’ayant pas le courage de braquer une banque, nous avons décidé d’un commun accord de sauter par-dessus une barrière pour arriver directement sur le site, tout près de la scène.

Résumé de la mission

Jérémie saute la barrière : mission réussie.
Kim saute la barrière : mission réussie.
Je saute la barrière (je portais une robe, niveau de difficulté + 4) : mission réussie.
Dominique saute la barrière, ah non c’est vrai, elle ne l’a pas sauté, un bénévole zélé l’a arrêté avant. Malgré ses supplications de jeune blonde aux yeux bleus et le fait que trois de ses amis étaient déjà de l’autre côté, il a fallu rebrousser chemin. C’est à ce moment que nous avons mis un terme à notre carrière de criminel. Trop d’adrénaline c’est mauvais pour le cœur.

Sacrilège ! Tout était à recommencer. Nous avons donc plongé dans le bain de foule. Pour moi, ma légendaire patience et mon grand dédain du contact humain avec des inconnus, ce fut un exercice très éprouvant. Lorsque nous avons trouvé une place convenable pour voir le spectacle j’étais sur le point de crier au prochain inconnu qui me touchait, m’accrochait ou me frôlait : Toé, ta femme, tes enfants, tes collègues de travail, ta C.P.E, ton tour de l’île pis tout le monde qui était dans l’autobus avec toi ce matin, DÉGAGEEEEEEZZZZZZZZ !

Heureusement, Patrick Watson était là pour calmer le jeu, pour me calmer. Son spectacle était grandiose. Fidèle à lui-même, il a usé de son talent et de celui de ses musiciens pour modifier et improviser ses plages musicales. Il a utilisé sa voix comme seul lui sait le faire, même qu’à certains moments ses cordes vocales devenaient des ailes pour nous donner des envolées lyriques drôlement planantes. Grâce aux écrans géants, nous avons eu le privilège de voir toute la palette des émotions par lesquelles il est passé. J’avais l’impression qu’il chantait ses chansons pour la première fois. Aussi, nous avons eu droit à un duo avec Lhasa de Sala, le mariage de leurs voix était très touchant. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’expression Soft Porn musical en tête quand j’y repense. La chimie des deux artistes avait une aura sensuelle pratiquement visible à l’œil nu. Pour ajouter à la frénésie du moment, des images étaient projetées sur les immeubles environnants et un spectacle impressionnant d’ombres chinoises a été présenté. Est-ce que j’ai dit déjà que c’était grandiose ?

Pour ceux qui ne sont pas certains d’aimer Patrick Watson ou qui n’arrivent pas à trouver l’état d’esprit pour écouter sa musique, je vous conseil fortement d’écouter le film C’est pas moi je le jure. J’ai écouté ce film deux fois de suite pour goûter à toute la saveur que donnaient le mélange des images et de la musique. Un vrai rrrrrrrégal !

Le grand verdict du combat Stevie VS Pat Watson ? M. Watson remporte la palme d’or, et ce, haut la main ! Évidement cette opinion est totalement personnelle et beaucoup de facteurs négatifs ont joué contre Stevie. Sans rancune M. La légende.





Par rapport au spectacle de Stevie Wonder, on voit déjà une grande amélioration de la vue que nous avions. Malheureusement la photo ne rend pas totalement justice à l'ambiance de l'événement.




Outre le cadrage magnifique, (on était tassés comme des sardines) cette photo prouve que Kim était particulièrement satisfaite.

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