vendredi 11 septembre 2009

Claudine au FME – prise 2

Maquillage de la veille, cheveux croches, pyjama de Noël et veste de laine, voilà le outfit que je portais pour aller chercher nos déjeuners à la réception de l’hôtel au matin de la deuxième journée du FME. C’était un réveil digne d’une rock star.

12h30 : Chocolaterie le gisement
Nos bedons remplis et nos minois préparés, nous avons décidé d’aller nous balader dans le petit centre ville. Premier arrêt : Chocolaterie le gisement. Il s’agit d’une chocolaterie mais aussi d’un petit café où l’on trouve des produits équitables et locaux. Il est possible d’y déguster un diner, des chocolats artisanaux, une grande variété de thé et de café mais aussi des bières brassées au Québec. À notre grande surprise, nous avons pu déguster une bonne Route des épices, une bière brassée à Saint-Jérôme par la brasserie Dieu du Ciel. Ça avait un petit goût de chez nous. Les chocolats maisons et la bière au poivre était le mélange parfait pour commencer cette longue journée.










14h00 : Piknic Électronik
Très légèrement enivrés par la première bière de la journée et les vapeurs de la veille, nous nous sommes laissé porter par les rythmes électroniques émanant du Piknic. L’événement avait lieu sur les rives du Lac Osisko. On pouvait y voir quelques carcasses échoués parmi les familles qui y pique-niquaient pour vrai. C’était très semblable aux Piknics de Montréal, exception faite pour les énergumènes déguisés, en bedaine ou en bikini qui, dieu merci, y étaient en beaucoup moins grande quantité que dans la métropole.

*Fait inusité*
En sortant des toilettes, une fille m’a accosté pour me demander si j’avais un compte Flickr. Il s’agissait d’un de mes contacts sur ce site. Elle m’a reconnue et nous avons fait connaissance. Bonjour Valentine !
*Fin du fait inusité*

17h : Le Roi poisson
Une journée au soleil, dans une température bipolaire (à l’ombre on gelait, au soleil on cuisait), c’est très fatiguant. C’est donc d’un pas lourd (pour ma part en tout cas) que nous nous sommes rendus au 5 à 7 avec Le Roi Poisson. Cinq gars, ayant chacun un style différent, étaient sur la petite scène du bar Chez Bob pour nous servir une assiette de flétan musical aux épices funkés. Les deux claviers à l’unisson et leurs mélodies originales donnent à leur musique un petit goût particulier. Un peu comme la coriandre fraîche la première fois qu’on y goûte. La première expérience n’est pas toujours très concluante mais comme cette épice, on finit par apprécier avec le temps et l’habitude. Heureusement, j’avais bien fait mes devoirs. J’ai écouté quelques une de leurs pièces avant le spectacle, j’ai donc bien aimé leur prestation.





20h30 : Les Guenilles, Bison B.C. et Priestess
Une canette de Red Bull et une power nap plus tard… Assis sur le trottoir devant le petit théâtre de Rouyn Noranda, nous attendions les premières notes du prochain spectacle en sirotant une Boréale dans l’air frais de la nuit abitibienne. À ce moment, les gens qui étaient dehors ont eu la même réaction en même temps. Un arrêt cardiaque provoqué par une forte décharge musicale. Les Guenilles venaient d’entrer sur scène pour nous livrer une prestation d’enfer. Auparavant, l’écoute de leur musique sur MySpace m’avait laissé plus ou moins chaude. Ce soir là, l’écoute de leur musique live m’a laissé complètement bouillante d’énergie. Il s’agit d’un quatuor de jeunes hommes qui font de la musique rock trash. On aime le rock trash, surtout quand le drummer est en bobette, avec des lunettes soleil et porte un gros boa de plumes blanches. Sans lien avec l’accoutrement du batteur, j’avoue avoir tout spécialement apprécié le son pesant du drum. Certaines de leurs pièces me font penser à celles des Dales Hawerchucks. Impossible de rester froide pendant leur prestation, c’est ce que j’appelle du rock brut.

Le second groupe à monter sur scène était Bison B.C., un groupe de métalleux qui définissent leur son comme étant - your heart exploding in your chest (rien de moins). J’ai eu la chance de voir des habitués du headbanging à l’œuvre. C’était ma première expérience du genre et c’était légendaire. Pour être honnête, je n’ai pas écouté le show au complet mais je tiens quand même à dire que dans le style c’était bien. Je conseille une visite sur leur MySpace aux amateurs du genre.

Finalement, le dernier groupe à fouler les planches du petit théâtre ce soir là était Priestess. Les quatre montréalais font du rock-concrete-metal. En fait, ca ressemble à du métal, pas trop violent et avec une touche prononcée de cock rock. La voix du chanteur est particulièrement agréable à entendre et leurs mélodies sont harmonieuses. N’étant pas fan du genre, j’ai tout de même trouvé leur musique très plaisante à entendre et j’ai presque eu envie de faire des grandeurs natures sur le mont-Royal. Sans farce, ils sont vraiment bons. J’ai même découvert qu’une de leur pièce était dans le jeu Guitar Hero. Ce n’est pas de la petite bière Priestess !

00h30 : Lake of stew et Left lane cruiser
Après tout ce rock, le dernier arrêt de la soirée devait se faire au bar Le Patriote, anciennement appelé El Paso Saloon. Vous l’aurez deviné, la soirée s’est terminée sur une note folk-blues. Debout sur une chaise, à me branler le popotin, j’étais dans mon élément tel un castor sur son barrage. Les sept membres de Lake of stew, dont celui qui doit mesurer 7 pieds, nous ont livré une prestation digne d’une soirée dans un bayou. J’avais envie de manger de la nourriture cajun. C’était la quatrième fois que je voyais ce groupe folk-acoustique-americana et pour la quatrième fois j’ai été rassasiée à souhait. Il fallait être là pour entendre la foule répondre lors de la chanson Ride the bear. Pour la première fois de la fin de semaine, j’ai enlevé mes bouchons pour apprécier tous les décibels qui émanaient de cette salle de spectacle improvisée.

Finalement, les deux rockeurs de Left lane cruiser sont arrivés comme la cerise sur le sundae ou plutôt comme la chapelure sur le poulet. Le duo provenant de l’Indiana nous a martelé de ses rythmes rock blues distortionnés. La voix rauque, grave et sale du chanteur donne un surplus de testostérone à leur musique. L’énergie dégagée par ces deux rockeurs est définitivement contagieuse. Du haut de ma chaise, je n’ai pas vu une seule personne qui ne bougeait pas. Les plus généreux dansaient et les plus gratteux hochaient la tête. Au son de ce rock entrainant et parfois teinté par une cloche à vache, la foule était carrément en feu. Le duo y est allé de ses compositions mais aussi de quelques reprises soigneusement assaisonnées de leur sauce secrète (sans jeux de mots douteux). Au final, ils ont fait plus de rappels qu’il est possible d’en voir lors d’un spectacle conventionnel. C’était le show parfait pour clôturer notre week-end.





Le petit groupe entre les prestations de Lake of stew et de Left lane cruiser



Après toutes ces émotions j’ai regagné les bras de Morphée et pour la première fois de ma vie, je me suis imaginé Morphé en train de faire du headbanging habillée d’une veste de cuir. Au matin, avons monté à bord de la petite voiture jaune pour un autre 6h de route vers notre quotidien. Le verdict de la fin de semaine ? Le festival de musique émergente est définitivement à découvrir, rien à voir avec Osheaga ou les Francopholies. Il s’agit d’une immersion totale dans un monde musical qui gagne à être découvert.

FME je t’aime, à l’année prochaine !


J’aime :
- Le bock en plastique officiel qu’on achète et réutilise toute la fin de semaine. Voilà un sympathique souvenir écologique;
- L’oreille cassée, le fanzine officiel du FME. Les rédacteurs du Nightlife n’ont qu’à bien se tenir;
- Croiser le même monde (artiste ou non) tout au long du week-end, et ce, que ce soit au restaurant, dans les bars ou à l’hôtel;
- Les prix raisonnables sur l’alcool (pas comme certains festivals…);
- Les gens sympas;
- La belle vitrine donnée aux artistes émergents;
- La proximité des salles de spectacles;

J’ai moins aimé :

- Les déjeuners de l’hôtel qui finissaient à 10h30;
- Les variations de température (30 degrés Celsius pendant la journée et 8 degré Celsius la nuit);
- LE gars qui a hué Lake of stew;
- Les files d’attentes à 4h du matin au Morasse Poutine (mais ca m’a quand même permis d’être dévisagéE par Philippe B).


3 commentaires: